La Forge Moderne

Village artisan festif à Pau

un tiers lieu singulier

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Le contexte nous permet d’organiser la suite avec l’ouverture en continu d’un cœur de village (un espace bar restaurant en mode food truck). Bientôt, ce village artisan pourra à nouveau s’ouvrir au public à l’année et vibrer de temps forts comme nous l’avons déjà fait.

Depuis le début, nous nous adaptons au contexte pour créer un écosystème dont le schéma global reste inchangé. Quant à la question de définir ce qu’est la Forge Moderne, disons que le terme de tiers lieu convient bien, mais nous sommes attachés à conserver la singularité de notre développement.


UN TIERS LIEU ? sûrement.

L’explosion des tiers lieu relève d’un véritable changement de paradigme en même temps que d’un phénomène de mode. De fait, il est devenu difficile de définir les contours d’une révolution dans la manière d’imaginer l’espace et l’urbanisme. La question qui se pose alors est de savoir qui est tiers lieu, et qui ne l’est pas.

Si l’on s’attache à l’avis des experts de la question, Sylvain Barfety, dans un article paru dans les cahiers de l’AUDAP, propose : “Une utopie qui s’incarne dans une architecture” (Lien ici ). Selon cet article, en reprenant les points soulevés, nous serions l’archétype d’un Tiers lieu : 

  • ancrés dans leur territoire”. Notre ancrage dans le territoire à 150 ans. Avec une vision fertilisée par une branche familiale entrepreneuriale, et une autre artistique. La famille Lalanne des transports éponymes d’un côté, et celle de l’artiste palois Henri Poublan, concurrent d’Ernest Gabard de l’autre. 
  • portés par des entités agiles”. Nous avons été amenés à modifier plusieurs fois nos développements, nos plans financiers, nos modèles économiques, mais en conservant toujours le même objectif de faire émerger un écosystème cohérent.
  • s’inscrivent dans une dynamique de partenariat”.  Nous travaillons depuis le début en partenariat avec tous les acteurs, publics ou privés
  •  “les usages futurs qui déterminent les choix architecturaux”. Des solutions simples nous ont permis de piétonniser, de créer des espaces communs. Notre expérience du lieu nous permet d’adapter les besoins architecturaux aux besoins réels, en simplifiant le geste architectural.
  • Ces lieux existent et vivent avant même que les travaux n’aient débuté”. Aucun doute sur cette question.

Le schéma global de notre développement remonte bien avant que le terme de tiers lieu ne devienne usuel où que des lieux tels que Darwin soient des références. Surement parce que les motivations profondes qui font émerger ces lieux un peu partout sur le territoire répondent d’un changement sociétal largement partagé.

Tous ces lieux sur lesquels on colle l’étiquette Tiers lieu ou pas, procèdent d’une  envie de faire différemment, d’interroger nos modes de consommation. Cette aspiration est aujourd’hui largement partagée. Pour nous, cette envie ne relève pas d’une mode, elle vient d’une éducation, de parcours de vie. Comme pour beaucoup de lieux similaires le terme de Tiers lieu s’est imposé à nous.


UN DÉVELOPPEMENT SINGULIER ? assurément

A Paris, Montpellier, Bordeaux ou  Toulouse, nous avons tissé des liens avec beaucoup d’acteurs de ces lieux hybrides pour en comprendre les modes de fonctionnement, étudier les rouages, les montages complexes qui permettent un équilibre entre la nécessaire rentabilité et la volonté de mettre du sens dans nos actions.

Si nous partageons beaucoup de points communs avec tous ces acteurs au sein d’une véritable communauté de valeurs, notre mode de développement est assez singulier en comparaison de ces références. 

Pour la forge moderne, il s’agit d’une mutation portée par la 4eme générations (cet article “une approche collective et organique” du blog traite de cette approche).

En période d’industrialisation, la première génération, celle du fondateur Jean Lalanne, des transports eponymes, a créé des locaux pour répondre aux besoins de ses activités. La deuxième a amené l’entreprise familiale à la faillite avec le couperet des crises pétrolières des années 70 qui ont sonné le glas des structures les plus rigides. La troisième a permis de conserver une activité en louant à des artisans. La dernière génération apporte une nouvelle vision qui réinvente un futur, sans oublier son passé.

Ce cas de figure en fait un modèle singulier qui affranchit ce lieu de toutes normes. C’est cette authenticité que le public a bien senti. Et notre plus belle réussite à ce jour est d’avoir pu réunir des générations et des milieux sociaux variés.

Depuis le début, nos efforts se sont focalisés sur la recherche d’un équilibre entre un projet qui nous porte, où nous sommes cohérents avec nos valeurs et qui permette de développer une économie que nous estimons saine et souhaitable.

Ainsi, malgré le contexte, nous continuons à garder le cap avec la volonté chevillée au corps de travailler en partenariat. Nous pensons notre village artisan comme un espace au sein d’un plus vaste ensemble qui englobe la SERNAM et son skatepark, le pôle étudiant de l’avenue Heid, le stade d’eaux vives et tous les acteurs qui vont investir ce quartier.  Ces rives du gave sont une belle opportunité pour Pau de proposer un espace urbain qui remplit une case manquante à Pau, un espace en phase avec les attentes et les enjeux de demain.


Pour résumer, quel que soit le contexte, nos objectifs restent les mêmes, et pour répondre à la question sur ce qu’est la Forge Moderne, disons que nous sommes un tiers lieu parce que son développement est singulier. Ce sont la singularité et les valeurs portées qui sont les premiers critères de définition de ce que devrait être un tiers lieu.

Le contexte nous conforte dans le bien fondé de notre démarche, la prochaine étape étant un espace bar restauration ouvert au public à l’année.